La Chine se positionne pour diriger la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle (IA) en proposant la création d’une organisation internationale basée à Shanghai. Cette initiative vise à établir un consensus sur les normes et les principes éthiques de l’IA, afin d’éviter le contrôle monopolistique par quelques pays ou entreprises. Dans des villes comme Hangzhou, Shenzhen et Shanghai, le développement rapide des technologies d’IA est soutenu par l’État, qui cherche à jouer un rôle de premier plan dans la définition de l’avenir numérique.
Lors de la Conférence mondiale sur l’IA à Shanghai, le Premier ministre chinois Li Qiang a souligné la nécessité d’une coordination mondiale pour créer un cadre unifié de gouvernance de l’IA. Cela contraste avec l’approche américaine sous la présidence de Donald Trump, qui privilégie la dérégulation et le techno-nationalisme pour maintenir sa domination dans le secteur.
Depuis 2017, la stratégie interne de la Chine s’est concentrée sur la régulation du développement de l’IA, faisant d’elle le premier pays à mettre en œuvre des réglementations contraignantes pour des applications spécifiques. Le nombre d’entreprises d’IA en Chine a considérablement augmenté, avec un soutien financier important de la part du gouvernement. Entre 2013 et 2023, les entreprises publiques ont investi massivement dans l’IA, et les dépenses du secteur public dans ce domaine devraient dépasser 400 milliards de yuans cette année.
Malgré ces avancées, les ambitions de la Chine sont confrontées à des défis en raison des politiques de censure du régime. Les modèles d’IA doivent filtrer les contenus jugés illégaux ou nuisibles, en accord avec les valeurs socialistes fondamentales. Bien que Pékin promeuve l’IA pour le bien commun, il restreint les modèles qui ne se conforment pas à la censure d’État.

