Le secteur de l’électricité au Kenya s’apprête à subir une transformation réglementaire majeure, les producteurs d’énergie étant bientôt tenus de soumettre des calendriers annuels détaillés des interruptions de service sous peine d’amendes. Cette initiative vise à assurer une alimentation électrique stable pour des millions de clients. Selon les Régulations Énergétiques proposées pour 2025, les entreprises de production devront fournir un plan d’arrêt de 52 semaines pour chaque centrale, sous peine d’une amende mensuelle de 100 000 shillings jusqu’à conformité. Ces calendriers, à soumettre à l’Autorité de Régulation de l’Énergie et du Pétrole et à la Société de Transmission d’Électricité du Kenya, permettront une meilleure planification de la maintenance et une gestion optimisée du réseau.
Jusqu’à présent, la planification des interruptions reposait sur des accords informels, suffisants lorsque la demande était plus faible. Cependant, avec plus de 10 millions de clients et une consommation nationale qui a doublé au cours de la dernière décennie, les enjeux sont plus élevés. Le risque d’interruptions simultanées de grandes centrales pourrait déstabiliser le réseau, comme l’a montré l’incident de 2023 sur le champ géothermique d’Olkaria. Les régulateurs estiment que la planification obligatoire permettra d’éviter de telles crises.
La demande d’électricité au Kenya a fortement augmenté en raison de l’urbanisation, de la croissance industrielle et de l’augmentation de la connectivité, atteignant 13,68 milliards de kWh l’année dernière. Cependant, le réseau de transmission vieillissant reste vulnérable, entraînant souvent des pannes généralisées. Cette imprévisibilité entraîne des pertes pour les entreprises et des perturbations pour les foyers. Les nouvelles règles visent à stabiliser le système et à prévenir ces problèmes.
L’approche du Kenya s’inspire des pratiques internationales, comme celles en vigueur en France et au Ghana, où les calendriers annuels d’interruptions sont obligatoires. Si elles sont approuvées, les régulations s’appliqueront aux 25 centrales électriques du pays, marquant un tournant vers une supervision et une coordination plus strictes. Pour les producteurs d’électricité, la transparence deviendra obligatoire, tandis que les consommateurs pourront s’attendre à moins de pannes non planifiées et à une alimentation plus fiable.


